journal posthume

La douleur

Les images de certains jours sont des hantises. L’amour d’un homme devient un harcèlement et il prend forme dans les visages qui passent sur les trottoirs. Cette sensibilité a-t-elle droit de citer dans ce monde qui nous étouffe ? L’amour d’un homme dans les bras des draps froissés… Aimer plusieurs fois tient de la folie. Aimer sans visage. Aimer sans corps. Aimer la douleur.

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Les étoiles

J’ai coutume de ranger méthodiquement mon atelier. J’ai aménagé moi-même, avec du bois que j’ai récupérés, des casiers. Cela m’a pris des années. Mais le résultat est au-dessus de mon attente. Enfin, la maison est prête. Mes livres disposés sur une étagère mobile, mon bureau sous l’escalier et mon coin virtuel face à la fenêtre. J’y vais assez rarement pour le moment. Je travaille encore en écrivant sur des feuilles que je range, comme tous mes outils, dans des tiroirs ouverts. Aujourd’hui, Gérôme est passé. Mon plus vieil ami. Il ne parle pas beaucoup. Il me demande des nouvelles, allume une pipe, puis, après un bref tapotement sur l’épaule, il s’en va. La nuit tombe et les étoiles scintillent. Elles clignent avec une constance assez déconcertante. Je remonte vers elles.

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Promenade

L’occupation des jours se résume à beaucoup d’imprévus. Il semble que ma relation avec cet outil de travail, ce moyen d’investigation me mène à reconnaître le bienfondé d’une approche assez baroque du monde. La terre travaille. Elle nous ramène à l’humilité et nous insécurise aussi, ce qui me semble nécessaire aujourd’hui. Je ne peux pas aller plus loin. Je mentirai autrement. Mais j’aperçois ici et là de belles personnes, de belles œuvres fondamentalement humaines. C’est une paix qui s’installe quand tout va mal. Je cultive le silence, même sur ce blog. Je me promène.