journal posthume

Le pouvoir de l’internet

Edouard m’a rendu visite, et tandis que nous prenons, comme d’habitude, le café, nous parlons de chose et d’autre. Puis, de fil en aiguille, nous voilà à parler d’internet. Un ami d’Edouard, brillant informaticien, lui a révélé une bien inquiétante information : Nous sommes tous codifiés dans ce que nous dessinons, enregistrons, écrivons, publions. C’est comme une empreinte ADN, personnelle et singulière. Le traitement d’information est tel qu’à la seconde précise, il existe une conversion de tout ce qui se fait sur internet. L’information est si précise, qu’il est inutile de s’inquiéter sur nos droits d’auteurs. Tout plagiat, même infime, au vue de la toile infinitésimalement établie, est répertorié à la millième de seconde près. Mais, outre ce pouvoir, le « grand codeur » hiérarchise les données et établit un classement en fonction de son ordre d’apparition. Votre « substrat », si je puis dire, est bien protégé. L’histoire fera apparaître les supercheries, les copier-coller et toutes sortes d’usurpation. Je suis resté stupéfait. Mais, ai-je répondu à Edouard, on dirait Dieu et le Jugement dernier. Mon ami me regarde : Tiens ! je n’y avais pas pensé.

humour mordant

La plus belle

Des sphères sulfureuses comme des anguilles sous roches. La pointure du serpent mordant les succubes tortueuses et les vacations qui ont pour seules vocations l’accaparement disharmonieux. Non ! Tout ne se vaut pas et la poubelle n’est pas la plus belle. Parodie d’une inversion, mais tant pis pour ceux qui s’y perdent. Après tout, chacun sa sphère. Qu’on vienne picorer ici ou là, les uns s’accrochent au vide et les autres au trépas. La parodie est visible et l’on pouffe de rire devant ce déploiement d’énergie pour courir à l’envers.

humour mordant

Confidence

Je ne crois plus, depuis belle lurette, à la démocratie, valeur illusoire d’un Occident surfait, en voie de sous-développement. Aller voter pour ceux qui ne nous ont jamais représentés : Foutaise que cela ! On subit le poids des crétins de masse. Je ne défendrai pas cette maïeutique de salon idéologique. Le pouvoir par le peuple : j’en ris. Jean rit. Il n’y a aucun mépris dans ce que j’écris. Pourtant, je ne jouerai pas dans la démagogie. Nous sommes pris en otage par une masse de prodigieux ignorants. Alors, voter ceci ou cela, tous pareils ! Les meilleurs n’arrivent jamais jusqu’au scrutin…

journal posthume

Petit-déjeuner

Prédilection du petit-déjeuner sur tous les autres repas. Une invitation au rite. Une longue promenade de mots. Elle aimait dire. J’étais sans écoute. J’entendais sans vraiment réaliser son dire. Je lui imposais toujours mon opinion. Non, c’est pire. J’étais simplement dans l’opposition dialectique. Absurdité morbide d’homme ! J’étais malade d’opposition. Polémique stérile. Elle s’enveloppait de sa robe de chambre bleu clair. Ses cheveux relevés en longues boucles. J’aimais son décoiffé. Son visage était fin. Elle parlait en appuyant avec les mains. Elle me regardait ahurie. Je revois ses yeux qui me disaient : Je ne comprends rien. Aujourd’hui, je sais que c’est moi qui ne comprenais rien.

Le verbe aimer

Elle et les mots

L’homme aime et la femme sème. L’homme rêve et la femme s’introduit dans le rêve. Les longueurs d’une plage, le cantique des arbres, les anges qui se modèlent. L’homme aspire et la femme respire. La douceur inégalée des mots, la féminité glisse sur notre aspérité. Je t’écoute. Les mots ont cette puissance que tu révèles. Comme je te rêve ! Elle et les mots.