
Le matin, elle avait les idées claires. Elle préparait le café, les tartines de pain, en silence. Puis, quand nous étions l’un face à l’autre, tout en buvant lentement le café fumant, je sentais qu’elle allait parler. Ce n’était pas du bavardage. C’était une montée de mots jaillis, mûris dans la nuit, comme un bon vin. Quand, je partais au lycée, elle faisait mine de s’activer dans les autres pièces, puis, au moment où je franchissais le seuil de la porte, elle se mettait sur la pointe des pieds et m’embrassait. Elle disait, chaque jour : Que ton jour de travail soit beau ! Quand je rentrais, elle se précipitait à l’entrée avec un grand éclat de rire et courait le long du couloir pour que je l’attrape. Elle avait instauré ce rite avec un grand naturel. J’avoue que la porter me délestait du poids de la journée, du lourd poids de la journée. Elle me redonnait le sourire. Mais, je ne lui souriais jamais. J’entrais avec le visage sombre. Elle riait et me lançait : Voici le visage oblongue ! Alors, elle me chatouillait le menton, le cou. J’étais de marbre. Quand j’éclatais de rire, à l’occasion, elle courrait avec un empressement quasi juvénile vers moi et riait à n’en plus finir : J’aime tant ton rire, me disait-elle.
Il est tendre ce texte je trouve, merci, bon après-midi
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Louise, je viens de découvrir votre mot dans les indésirables. Encore un problème avec les commentaires.
Merci pour cette lecture.
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Du moment que rien ne m’empêche de lire vos textes, tout va pour le mieux, :-), très bon week-end
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Merci Louise.
Bon Week-end aussi à vous !
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Bonjour,
cette nuit je vous avais adressé un commentaire, le voyez vous ?
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Bonjour Eric,
Effectivement, je passe de temps à autres sur les courriers indésirables, mais je n’ai pas le réflexe systématique d’aller voir. Je viens de vous lire. Je vais vous répondre.
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