Certains ont la poésie qui sonne faux, à couper les herbes rases, à dire ce qu’ils n’ont jamais vécu. Qu’ils approchent par le mot ces lignes blanches, ils en font un instrument de torture et de dissonance pour ceux qui puisent dans leur sang. La chair des mots, la chair des dents, la peau arrachée, la nudité écorchée, ensablée et dont on a vêtue de sel pour des saisons que l’on tait avec pertinence. Que sait-on des lunes qui passent, et des aubes qui s’attardent ? Que sait-on du chant des amours broyés par les ouragans ? Du crépuscule, des sempiternels mensonges. Quelques miettes et quelques vomissements.
Mois : août 2022
Venelle
Le temps d’un embrasement, j’ai perçu un peu de répit. Ce sang vermeil qui galope dans les plaines et va rejoindre le lointain rivage de ceux que l’on aime. Et si l’amour était une pointe que l’on plante dans le creux d’un murmure ? Je sais que là-bas, les sèves d’une possible joie me surprennent. Ton petit cœur, femme éternelle, a le jus d’une tourterelle. Quand, passant par une venelle, je surprends le chant d’un battement d’aile, il me semble que tout n’est pas vain.
Solitude
Me voilà seul, au fond d’une arrière-cour, comme pleuvent les bois de santal, avec l’usure des jours. Je n’ai pas toujours l’âme poète, parfois crissent les peaux de mon amour et je tiens un cœur ouvert à la petite cuillère. Il faut boire le silence et la solitude, l’engourdissement des doigts, les rides de nos déboires. Là, il se peut que j’exagère ma poésie. Des étourneaux embrassent le vent inquisiteur et me voilà glissant vers la torpeur. L’homme sombre plus qu’il ne veut le reconnaître. Il paie cher sa solitude. Salud !
Etoiles fixes
Plus qu’un corps, une voix et plus qu’une voix, un regard, et plus qu’un regard, une joie. Le soleil peut disparaître et les étoiles filer dans une autre constellation, dans tes yeux, j’ai vu ton corps, et par ton corps, j’ai vu ton regard. De cette élasticité qui vient de la lumière, à l’aurore où tout se tait, quand tu viens plus près, ma Grande Ourse, mon Orion, ma Gazelle depuis Céphée jusqu’à la Voie Lactée, brillante, mes étoiles fixes et celles de l’Epée, combien de nuits à toutes les répertorier sur ton âme chétive et mon âme enfiévrée ?
Invitation au voyage

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Les études servent bien à quelque chose. Il faut s’étonner des études supérieures qui sont les plus fastidieuses et contrairement à ce qui nous a été dit, ce sont les chemins parallèles qui nous apprennent le plus. Mais pourquoi apprendre, me demandera-t-on ? C’est mon ami Édouard qui vous répondra comme toujours : A moins d’être réduit à l’état de légume, à un être végétatif, nous sommes nés pour apprendre. Nous sommes nés aussi pour nous découvrir, re-découvrir. Pour ma part, les étoiles, les astres, les galaxies me révèlent un monde qui ne cesse de me surprendre. C’est bien en regardant ce ciel infini que je vois le seuil de ma porte. Non ! N’allez pas rire. Je suis tombé amoureux des étoiles. Chacun sa passion ! Depuis toutes ces années, j’y reviens inlassablement. Ce que les hommes ont trouvé comme appellation pour les désigner est une pure poésie et révèle leur état d’âme. Encore une invitation au voyage. Ce monde est une infinité de mondes, une découverte insatiable. L’homme n’apprend pas par nécessité ; il apprend car ce monde fourmille d’énigmes incroyables ! ajoute Édouard en ramenant sa pipe à la bouche. Le voici parti très loin, le regard vague.
Ma Muse
Je t’ai reconnue, ma Muse, aux yeux intransigeants, au vert de ton audace et je t’ai reconnue, par ton air nonchalant, ta démarche parmi le foisonnement des rêves, la tête dans les nuages. Je t’ai reconnue, ma Muse, au corps diaphane, les cheveux opulents, soleil couchant, braise de mon désir, lune de nos folies. Je t’ai reconnue, le feu de nos mots, dérives des petits pas dansants. Je t’ai prise dans mes bras, Muse de mes jours alanguis, de mes soubresauts de joie, toi femme de mon corps. Je t’ai reconnue et voulue. Comment ne pas te vouloir ? Le soleil de ton sourire, de ton indigence, les rayons de mon cœur qui bat.
Etoiles
Les nuits pleuvent Sirius, Chevelures des étoiles contiguës, L'écuelle des pauvres.