L’homme aime et la femme sème. L’homme rêve et la femme s’introduit dans le rêve. Les longueurs d’une plage, le cantique des arbres, les anges qui se modèlent. L’homme aspire et la femme respire. La douceur inégalée des mots, la féminité glisse sur notre aspérité. Je t’écoute. Les mots ont cette puissance que tu révèles. Comme je te rêve ! Elle et les mots.
Catégorie : Le verbe aimer
Sépulture
Invraisemblance jubilatoire, Partout d'une vague scène, Au son des pseudo-oratoires, Quelle est encore cette querelle ? Toi, femme dont l'aurore peine, Le mot d'un répertoire halluciné, Le vent ici fait sa scandaleuse tournée, Puis, la mort avait chosé sereine, Les climats d'une plainte et d'une destinée, Pareils à un bol de lait de ferme, Sans que je ne puisse plus m'exprimer, Ah ! Pitié femme éventrée pleine de haine. Des bleuâtres lèvres calcinées, Je vis ton âme s'écorcher de brûlures, Ton cadavre gît comme la feu dulcinée, Ah ! Pitié, achève donc ta lente sépulture !
L’absence
On ne guérit jamais d'un amour, Si tu me le dis, S'agit-il d'un parjure ? Quand s'entremêlent les jours, L'on succombe, c'est sûr. A te le dire, je jure Que mon sang bouillonne sans mesure. Qu'il faille que mes yeux te suivent, Que mon cœur s'enhardisse, Que mes mains longent tes cieux, Que nos rives s'unissent, Pour que l'absence s'émeuve.
Elle
Avait-elle le charme d’autrefois ? Que pouvait bien signifier cette expression ? L’homme aime faire silence devant la femme de son rêve. La regarder et voir dans l’éclat de ses yeux un indicible ailleurs.
Nous marchions souvent ensemble, sous les arcades de Rivoli. Elle portait des gants en mousseline, serrait l’ombrelle que je lui avais offert. Je la menais là où mes rêves voulaient devenir des souvenirs, et lui parlais de mes projets tandis qu’elle faisait un léger balancement de la tête. Aimer, elle, cette femme, jusqu’à ses premières rides que je n’ai jamais vues. Aimer son ventre qui n’a jamais porter mes enfants. Aimer son sommeil que je n’ai jamais partagé.
Ma dame
Je ne vis que pour te plaire, Irraisonné entêtement, Salvatrice inspiration, Parsemée de ciel étoilé, Insomniaque et solitaire, Je vois le lac de ton reflet. Qu'importe encore mon âme, Puisque, fou je suis de ma dame !
Les nœuds
Un homme tremble,
De perdre celle qui viendra
Défaire les nœuds invraisemblables,
Qu’il a mit toute une vie à nouer.
T’atteindre
Le regard hagard,
Peine à revenir.
Écorchés, les soirs infinis.
Au comble de mon envie.
Te voir sans t’atteindre.
La main est vide de ta présence.
Je viens crépusculaire.
T’aimer sans finir.
Sculpture
Laisse-moi deviner,
L’enthousiasme de notre rencontre,
Si incontrôlables élans !
Laisse-moi surprendre tes yeux de joie,
Frôler le visage de l’ombre.
Femme qui sculpte un homme.
Parle-moi
Parle-moi encore,
Puisque ta voix,
Apaise mon silence.
J’y goûte ton corps,
La sève de mes rêves.
Coup de foudre
Que fait-on du coup de foudre ?
Comment se défaire de cette emprise ?
Est-ce emprise, ou bien la seule raison de vivre ?
Je questionne les astres dans mon verre à bulles
Puis dissipe les confusions de mon délire.
Interrompre le charme cuisant d’un dialogue,
Poursuivre l’appréhension d’une conquête
La vénus cache-t-elle une tendre morsure ?