journal posthume

Syndrome de l’enfant

Dans la cour de l’école, un enfant pleure. L’autre assène un coup de pied à son camarade. S’ensuivent coups et blessures. Un surveillant se précipite pour les séparer, pendant qu’il en est encore temps. La violence microsociale dans la cour est un reflet parfait pour exposer ces luttes intestines de l’humain. Autrefois, les hommes s’entraidaient pour survivre ; de nos jours, les hommes s’entredéchirent pour vivre. L’enfant gâté des temps modernes. Une guerre qui commence très tôt. la guerre physique et psychologique. Ce qui me frappait, depuis longtemps, c’était cette ruée brutale et bruyante dans nos cours d’écoles. Ça hurle !!! On entend, l’impitoyable et cruelle voracité. Une forme de régression élémentaire, à n’en pas douter. Marchez dans les rues, vous reconnaîtrez, aisément de loin, l’école avoisinante. Des cris à vous broyer le cerveau. De quoi s’enfuir à toutes jambes. Je ne crois pas à la vertu de l’innocence de l’enfant. Ceux-ci sont les hommes de demain. Chacun se heurte à ses handicaps. Notre société est dans un déni affolant. Depuis le début, quelque chose va mal. Pour avoir visiter d’autres régions du monde, où l’enfant semble bien plus mûr que la plupart des enfants que l’on rencontre chez nous, j’en détecte la différence. Celui-ci vit une précellence harmonieuse. Peut-être est-il moins déchiré que les enfants de l’Occident ? Peut-être vit-il simplement une réalité familiale, sans qu’il n’y ait besoin d’insister sur sa pseudo-place, celle-ci étant d’emblée incluse au sein d’une unité sociale ? Quand certains adultes évoquent l’enfant en eux, à quoi font-ils allusion ? Ils sont leur enfant d’hier, c’est tout… Je ne vois pas la différence, dans le fond. Il s’agit d’un syndrome. Trop parler d’enfant, c’est comme pas assez…

Le verbe aimer

Les prières de l'enfant

Il vint comme toujours atterré par le pépiement des moineaux vite envolés
Oubliant les toits des dimanches, de branche en branche, courant vers les bourgeons affleurés
Du museau des feuilles enchantées
Puis le mince filet d'une eau douce
Qui dansait avec le soleil
En plainte feinte cherchant la Grande Ourse,
Dans les nuits, au bord du temps vermeil.

L'âge n'efface pas les tourments du vide,
L'âge n'efface pas les silences de nos saisons,
Ni même l'étoile que Tristan abreuve d'enchantement,
L'âge n'efface pas les oripeaux de notre route,
Parsemé de chants que n'oublie pas notre écoute. 
L'âge accentue le retour et l'errance.

A l'aube, les bourgeons nous embrassent,
La joie singulière des oiseaux du printemps,
D'un frisson au bord de la rivière,
Dans les plis d'un auvent,
De prières folles que nous susurre l'enfant,
Dans les mots, les brumes de la terre.