Instantané

Le matin

Du givre à l'essentiel,
Le parfait murmure,
Voici la chandelle,
Alors que neige tremble de feu
Je fais un pas vers un ciel, 
L'hiver des creux et des vœux,
Nues immobiles,
De grisailles et de blancs trépassent,
Les mots en vrille, 
Lion tient sa splendeur,
Du fauve, sa pâleur,
Les étoiles s'esquivent,
Je bois à l'heure,
Ces traces de bonne heure.
Instantané

Clameur

Comètes et lustres,
A la forge de l’airain,
En coupe, s’illustre mon vin,
Bientôt sonneront les blancheurs.
La nuit, les loups ne font pas peur.
Cet ours a quelque chose de Divin,
A ses griffes, un long chemin.
Les roches pleurent le matin,
Face à face les gens du silence,
Puis trépignent mes impatiences,
Au longueur d’une marche,
Les vents lointains,
Soudain, la forêt s’exclame :
Ici, ou là-bas, ceux qui ne savent rien !
Le secours d’une clameur,
L’étrangeté d’une voix.

Le verbe aimer

Lune descendante

C'est par le saule chenu que la nuit émerge,
Je peux voir au loin se dessiner le paysage,
Les vapeurs du pré sont glacées par le vol d'un corbeau,
Se déroule pareil à l'herbe ensevelie, le sentier sauvage,
Joue de ma détresse et de mes pensées graves 
Dans les lueurs d'une lune descendante,
Incrustée de nos reliques ascendantes,
Pourtant, j'entends, presque bizarre, la douce cornemuse.