
De l’incohérence au démembrement : La poésie fusionne avec le corps. Comment voulez-vous la découvrir dans le débordement plat, sans ligne de conduite ? Je lis, ça et là, de la fabrication poétique, trouve de la faconde artistique, mais point d’âme. Il ne suffit pas de dire « silence » pour être saisi par celui-ci. Tout comme il ne suffit pas de dire « âme » pour être entré dans le mystère et avoir été submergé par lui. La magie ne tient pas dans les mots mais dans les cœurs en soubresaut. Le mot est effusion d’un monde qui touche au Divin. La lumière anime ces sculptures étreintes par l’âme. Le mystère n’est pas inaccessible, il est juste infini, illimité. Il est des êtres qui sont passés de l’autre côté et je l’ai vue assaillie par la lame de fond, par la brisure. Ses yeux avaient plongé et avaient vu. Elle en rapportait parfois des nouvelles, mais, jamais elle n’en revenait véritablement. C’est cela l’œuvre d’art : n’en jamais revenir. ne jamais plus écouter des chansons de basses gammes, ni d’être attiré par ce qui est superficiel, ne plus se perdre dans les bruits sans fond. Il faut longtemps avant d’épouser la voix du silence. C’est ce qu’Édouard me répétait quand il me trouvait ravagé par son absence. Je ne comprenais absolument rien à tout cela. Absolument rien ! Pourtant, petit à petit, les morceaux ont choisi de se placer, un à un, à leur juste place. Ce n’est pas ce que l’on croit. N’allez pas imaginer une seule seconde que cela correspond avec ce que vous connaissez.