journal posthume

Solitude

Me voilà seul, au fond d’une arrière-cour, comme pleuvent les bois de santal, avec l’usure des jours. Je n’ai pas toujours l’âme poète, parfois crissent les peaux de mon amour et je tiens un cœur ouvert à la petite cuillère. Il faut boire le silence et la solitude, l’engourdissement des doigts, les rides de nos déboires. Là, il se peut que j’exagère ma poésie. Des étourneaux embrassent le vent inquisiteur et me voilà glissant vers la torpeur. L’homme sombre plus qu’il ne veut le reconnaître. Il paie cher sa solitude. Salud !

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Visite d’Edouard

Jeter à la terre son appareillage : il vint brusque sans s’attarder. Je lui offris à boire, à la terrasse, et la neige semblait être aux aguets. Silence de dimanche. Un oiseau passe. La neige frémit. Edouard boit sa tasse et me salue. A bientôt Basile. La nuit a été longue, solitude du loup. Celui-ci, je le connais bien. La lune monte dans le ciel nuit bleue. Le froid engourdit mon esprit. Je coupe le bois pour faire des petites buchettes. Mes doigts écorchés. Je rentre dans la cabane. La caverne d’un vieux loup.