Travail de la terre. Préparation en attendant que le soleil chauffe le sol et l’aide à murir. Des jours de sueur. Je lis ici ou là. Je pose, au-dessus du lit, quelques ouvrages en cours. J’ai peine à finir la page. Mes yeux m’emportent loin, sur le vaisseau de nuit. Ce qui se passe dans le monde m’étourdit. Je ne crois pas que l’on puisse dire quoi que ce soit. Le peuple est toujours à la merci de certains prédateurs. Je ne crois absolument pas que tout soit aussi simple à décrypter. Attendons. Nos pensées vont vers tous ceux qui souffrent, inconditionnellement, dans un monde de fous. Nous sommes tous ceux qui souffrent. Il n’y a pas de souffrances légitimes. Il n’y a pas le camp des bons et celui des méchants.
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Les prières de l'enfant
Il vint comme toujours atterré par le pépiement des moineaux vite envolés Oubliant les toits des dimanches, de branche en branche, courant vers les bourgeons affleurés Du museau des feuilles enchantées Puis le mince filet d'une eau douce Qui dansait avec le soleil En plainte feinte cherchant la Grande Ourse, Dans les nuits, au bord du temps vermeil. L'âge n'efface pas les tourments du vide, L'âge n'efface pas les silences de nos saisons, Ni même l'étoile que Tristan abreuve d'enchantement, L'âge n'efface pas les oripeaux de notre route, Parsemé de chants que n'oublie pas notre écoute. L'âge accentue le retour et l'errance. A l'aube, les bourgeons nous embrassent, La joie singulière des oiseaux du printemps, D'un frisson au bord de la rivière, Dans les plis d'un auvent, De prières folles que nous susurre l'enfant, Dans les mots, les brumes de la terre.